À quelques mois de l’ouverture, rencontre avec le scénographe de Sciencity.
On dit souvent que derrière un grand homme, il y a une femme. C’est un peu similaire pour les grands projets, tel Explorit Loisirs et Découverte,
qui est porté par un homme de l’ombre, le scénographe expérimenté Raphaël Barbier. Cette exposition, largement interactive, dédiée aux plus de 6 ans (ScienCity), ouvrira ses portes peu avant les fêtes de fin d’année, au Parc scientifique et technologique (PST) à Yverdon-les-Bains.
Dans l’incubateur du parc, cet historien de 53 ans, passé très tôt au théâtre et à la scénographie, prépare ce qui sera l’une des attractions d’Explorit Loisirs et Découvertes (voir encadré).
Ce concepteur, qui se plaît dans l’ombre, jouit d’une solide expérience. Il a, entre autres, conçu la scénographie de l’exposition consacrée à Einstein, en 2005, avec laquelle il a voyagé jusqu’en Chine (2 millions de visiteurs), et réalisé une bonne trentaine de scénographies pour le Théâtre Municipal
de Berne, le Musée national à Zurich, ou encore l’Alimentarium de Vevey.
Raconter une histoire
Pour Explorit, Raphaël Barbier nous joue une version tout à fait originale de Retour vers le futur. « On essaie de raconter une histoire. Et à la différence d’un musée, les objets ici, ce sont les stars. Pour les explorateurs du futur, il faut partir de Jules Verne et Raphaël Domjan, qui est associé au projet », explique le concepteur. Et d’ajouter : « Il faut trouver de nouveaux moyens pour se déplacer sur de longues distances. »
Car le scénographe veut emmener le public dans un passionnant voyage vers la planète Mars. La curiosité, l’imagination, l’audace sont autant de stimulants pour cet homme de 53 ans. Comment peut-il se mettre dans la peau des plus jeunes visiteurs ? « J’ai la chance d’avoir une fille adolescente. Il faut vulgariser et faire en sorte que ce soit aussi interactif que possible », assène-t-il avec conviction. Alors que la numérisation de la société est engagée, le concepteur doit aussi s’adapter aux capacités des visiteurs : « Aujourd’hui, c’est quatre phrases au maximum. On peut proposer un texte de 3000 signes, mais décliné en séquences. Sinon, les gens ne lisent plus. Et le plus grand défi, c’est la vulgarisation. Il faut arriver au niveau Wikipédia. »
L’humain au cœur
Accompagner le visiteur dans le futur n’est pas seulement un voyage technico-scientifique. « La scénographie doit amener de l’émotionnel. C’est l’humain qui est important », plaide encore cet expert, qui image son discours au point de nous mettre l’eau à la bouche.